d'a n°312
Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais : l'héritage comme ressource

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Monument vivant

Dans notre imaginaire, le monument est associé à des édifices emphatiques ou à des tombeaux. L’idée de le qualifier de « vivant » peut donc surprendre, comme si les deux termes étaient antinomiques, car nous viennent à l’esprit une pyramide, une cathédrale ou une villa Savoye, bâtiments qu’il serait inconcevable de modifier. Le monument, « chose dressée pour la mémoire du futur », est souvent fétichisé au nom d’un passé idéalisé, enserré dans une nostalgie mortifère. En inscrivant le Bassin minier du Nord-Pas de Calais sur la Liste du patrimoine mondial au titre de « paysage culturel, évolutif et vivant », l’UNESCO et ceux qui ont bataillé pour cette inscription se sont judicieusement démarqués de cette vision passéiste. Le patrimoine ne peut plus se réduire à une collection d’icônes instagrammables destinées à être vénérées par des hordes de touristes comme des reliques.

Cette nouvelle manière d’envisager les questions patrimoniales fait écho à la révolution qui ébranle le monde de l’architecture depuis quelques années. Si la conception spatiale et l’intelligence constructive restent bien sûr les qualités essentielles qui légitiment le rôle social de l’architecte, les nouvelles générations sont beaucoup plus investies dans une vision élargie de leur mission. Liée aux enjeux environnementaux, cette prise de conscience politique – que l’on retrouve chez la majorité des lauréats du Prix d’architectures – témoigne d’abord d’un attachement fondamental aux questions de la préservation du bâti existant et à sa potentialité de générer des processus de projet au-delà de la commande initiale. Un élargissement aussi spatial – le paysage alentour – que relationnel, dans le dialogue qu’il tente d’instaurer avec les édiles ou les habitants.

De l’Artois au Valenciennois, le Bassin minier est un paysage dont l’histoire a généré une richesse sédimentaire considérable, tant les trois derniers siècles y ont imprimé de bouleversements. Des riches terres agricoles à la révolution industrielle et ses mines de charbon, des guerres destructrices aux reconstructions et aux crises économiques, la région repose sur un patrimoine – tant humain que paysager – au formidable potentiel. Ce n’est pas tel puits de mine, terril ou même coron qui justifie cette patrimonialisation, mais la potentialité de relation et de transformation qui les unit à l’échelle du paysage. En ce sens, on peut dire que ce qui fait la richesse patrimoniale de cette inscription est encore à venir et c’est pourquoi elle relève pleinement de l’architecture.

Emmanuel Caille

 

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Sommaire :

Magazine :

> Le dessin de Martin Étienne

> PARCOURS FACES : du brutalisme tempéré

> QUESTION PRO Quelle importance accorder au programme ? (suite)

> PHOTOGRAPHIE Aglaia Konrad, des images agissantes

> RAZZLE DAZZLE De la pédagogie à Frédéric Pajak, un certain manifeste du dessin à l’ENSA Paris-Belleville

> LE GRAND ENTRETIEN Invariants, entretien Avec Bernard Quirot, BQ+A

> CONCOURS Concours pour le pôle culturel du Grand Cognac

 

Dossier : 

LE BASSIN MINIER DU NORD-PAS DE CALAIS : L’HÉRITAGE COMME RESSOURCE

> Réussir une transition juste

> Si la question du patrimoine est un outil au service de la transition, le Bassin minier a trente ans d’avance

> Le territoire comme paysage culturel évolutif et vivant, le futur du patrimoine

> La « treille minière », une source de projets

> Short stories / Europan : nouvelles de la ville fragmentée

> De l’archipel noir à l’archipel vert > Un monument du quotidien : la Cité des électriciens

> Considérer l’existant : plus de matière grise pour moins de matière première

> Reconnaître l’architecture dans l’ordinaire des situations post-anthropocène

> Des « morts-terrains » aux « sols vivants »

 

Réalisations :

> ATELIER RÉGIS ROUDIL ARCHITECTES Extension du tennis club et création d’une salle polyvalente, Coudoux

> HBAAT Troquet, Quesnoy-sur-Deûle, Nord > COMBAS ET ACTM Base Force 06, Levens, Alpes-Maritimes

> JEAN ET ALINE HARARI 106 logements sociaux, commerces et parking, Pantin

 

Guides : 

>D’A LAB Le design situé de Nicolas Verschaeve

> TECHNIQUES Efficacité et matière : sélection 2023 de solutions acoustiques

> PRODUITS UTILES

> AGENDA

> QUÈZACO? Mais qu’est-ce donc ?

 

> Prochain numéro de d’architectures, n° 313, déc.-janv. 2023

En couverture : Vue aérienne des terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais). Parmi les plus hauts d’Europe, ceux-ci culminent à 186 mètres © Benoît Tanguy Profils des terrils © Lucas Monsaingeon

 

 

 

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