Dépérissement des centres-villes : des solutions

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"Comment la France peut sauver ses villes" : le "5 à 7" du Club Ville Aménagement, le 27 avril à Paris, a permis au journaliste Olivier Razemon de revenir sur son analyse du dépérissement des centres-villes, de ses causes et de ses remèdes, dans le prolongement de son livre Comment la France a tué ses villes (Ed. Rue de l’Echiquier, 2016). Une crise dont les racines sont à rechercher dans "la prolifération périphérique permanente" selon Ariella Masboungi, conceptrice et animatrice de cette conférence, qui constate tout de même que "la prise de conscience est là" et se traduit par de nombreuses actions locales destinées à "privilégier la proximité, inciter les entreprises locales à dépenser sur place, revaloriser les abords de gares…".

Exemple tout trouvé de cette redynamisation en marche avec le "débatteur" de ce "5 à 7", l’aménageur Stephan Muzika, directeur général de Citivia à Mulhouse : une ville de 110 000 habitants dans une agglomération de 260 000, au sein d’un territoire "plutôt prospère", mais marqué par les fermetures d’usines, par un déficit d’attractivité, par l’extension des commerces périphériques (plus forte que la moyenne nationale), et par le chantier du tramway qui a "déstructuré les habitudes de fréquentation du centre-ville". Deux maires successifs, Jean-Marie Bockel et Jean Rottner, et leur bras armé la Serm (devenue Citivia) ont développé un travail de revitalisation baptisé "Mulhouse Grand Centre" : un programme d’investissement de plus de 35 M€ en matière d’habitat (programme de logements qualitatif), de déplacements, d’espaces publics ("des investissements relativement lourds sur la place historique, le parc, la rue piétonne, et des interventions beaucoup plus fines qui ont changé l’ambiance", ainsi qu’un système de parkings autour du centre-ville à la tarification attractive), mais aussi la mise en place d’un manager du commerce, à la fois cheville ouvrière dans la stratégie et appui de proximité auprès des commerçants.

Mulhouse affiche plus de 400 ouvertures de commerces depuis six ans "avec de belles enseignes et de bons résultats" (parallèlement à 209 fermetures). La vacance est tombée à 60 locaux (contre plus d’une centaine précédemment). "Cela a des effets sur la dynamique immobilière de proche en proche", souligne Stephan Muzika, qui anticipe aussi le retour de 2 000 emplois tertiaires. Il pointe toutefois "un sujet : la compétition avec la périphérie", dont les maires ne sont pas forcément réceptifs à cette stratégie, même si "la perception des enjeux évolue". Interrogé sur la question des outils, dont ne disposent pas toutes les villes, l’aménageur est formel : "la question de l’opérateur-bras armé est importante, mais le préalable, c’est vraiment la volonté politique : faire venir des investisseurs privés qui reviennent sur la ville car le maire leur adresse un message de confiance…".

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