Satisfecit gouvernemental sur les trains d'équilibre du territoire

"Le gouvernement a répondu présent pour relever le défi de la renaissance des trains d’équilibre du territoire" (TET), s’est félicité, jeudi 12 janvier, Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat aux Transports, à l’occasion de la présentation d’un bilan de cette réforme "ambitieuse", lancée "à [son] arrivée au ministère", en novembre 2014. Pour mener ce chantier, le gouvernement s’est appuyé sur les conclusions de la commission présidée par Philippe Duron, qui a fait état d’une offre ne "correspondant plus aux besoins de mobilité des voyageurs et des territoires". Puis c’est le préfet François Philizot qui a eu la mission de lancer une concertation région par région, visant à identifier "les conditions de leur mobilisation pour améliorer l’attractivité de ces lignes". Résultat, six lignes sont restées sous la seule autorité de l’Etat (trois lignes longue distance : Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, Paris-Clermont-Ferrand et Bordeaux-Toulouse-Marseille), ainsi que trois autres (Nantes-Bordeaux, Toulouse-Hendaye et Nantes-Lyon, compte tenu de leurs spécificités au titre de l’aménagement du territoire). Six accords entre l’Etat et les Régions, passés avant la fin de l’année 2016, prévoient qu’elles deviennent autorités organisatrices des lignes TET à vocation régionale. "Le point d’équilibre que nous avons trouvé me paraît juste", commente au sujet de ces accords Philippe Richert, président de Régions de France, le 12 janvier. Au total, 18 lignes sont reprises par les Régions Normandie, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Hauts-de-France, Occitanie et Centre-Val de Loire, qui "ont désormais un rôle déterminant" en la matière, souligne Alain Vidalies. En échange, "le gouvernement accomplit un effort sans précédent de 3,5 Md€ pour le renouvellement complet du matériel roulant de ces lignes TET".
De son côté, la Fnaut salue "la démarche suivie", et se félicite "des efforts indéniables pour sauvegarder les trains de jour". La Fédération regrette néanmoins la "liquidation injustifiée" des trains de nuit. Alain Vidalies évoque "l’épuisement du modèle", avec une offre dont la fréquentation a baissé de 25 % depuis 2011. "Elle représente 25 % du déficit des TET, mais seulement 3 % des voyageurs transportés", précise-t-il, pour justifier le choix du gouvernement de "ne plus financer l’exploitation" de ces lignes, hormis Paris-Briançon et Paris-Rodez/Latour de Carol. Le secrétaire d’Etat rappelle que l’AMI lancé par le gouvernement en avril dernier auprès des opérateurs ferroviaires n’a donné lieu à "aucune réponse constituant une manifestation d’intérêt". "Je reste à l’écoute", prend-il le soin d’ajouter.
La Fnaut estime que "la maîtrise des coûts passe par un nouvel appel à projets portant sur un périmètre élargi", et souligne que "quand le train de nuit disparaît, la clientèle se reporte non sur le train de jour mais sur la route ou l’avion, une aberration quand les embouteillages, la pollution et le réchauffement climatique s’aggravent".

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