Val d'Europe, la mutation d'un territoire

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30 ans après la signature de la convention de 1987, le territoire de Val d’Europe (77), situé à l’est de Paris et développé par Euro Disney, a bien changé. Chiffres à l’appui, les principaux acteurs témoignent.

"Il est parfois difficile d’imaginer le Val d’Europe. S’y rendre est assurément le meilleur moyen pour juger de son dynamisme, de ses qualités". Et Francis Borezée, vice-président du développement immobilier et touristique de Real Estate Development by Euro Disney, d’ajouter, sans trop de conviction, du bout des lèvres : "mais également de ses défauts". A dire vrai, une heure trente durant, en ce mercredi 17 mai, jour de présentation de l’étude Setec sur "La contribution économique d’Euro Disney dans le développement de Val d’Europe", il n’a eu de cesse de louer les mérites de ce territoire, situé à 32 kilomètres de Paris, via l’A4. Un territoire imaginé après une convention signée le 24 mars 1987, fruit d’un partenariat entre le privé et le public, dans le cadre d’un Projet d’intérêt général (PIG), sur un périmètre foncier de 2 230 hectares. "La mission d’Euro Disney ? Tenir le rôle de développeur et travailler sur l’ensemble des composantes nécessaires au bon équilibre économique et social [de cinq communes : Chessy, Coupvray, Magny-le-Hongre, Serris, Bailly-Romainvilliers, ndlr]".

"La diversification des activités fait partie du concept de base"

30 ans plus tard, selon les chiffres de la CCI de Seine-et-Marne, Val d’Europe totalise 30 000 habitants et autant d’emplois, "soit un rapport de 147 emplois pour 100 actifs occupés", précise Francis Borezée. L’étude Setec le confirme : la zone accueille aujourd’hui 5 000 établissements (tous types confondus), dont 2 600 relevant du secteur marchand. "Notre rôle est d’aller chercher les entreprises", insiste le porte-parole de Real Estate Development by Euro Disney. D’où cette campagne de communication, "Business Happiness", qui recueille plusieurs témoignages, dont celui de Fabiennne Van Der Vleugen, avocate : "au début, on m’a demandé ce que j’allais faire chez les 'betteraviers’", confie-t-elle. D’aucuns regrettent la métamorphose du paysage d’avant, les acteurs assument : "la diversification des activités, outre les parcs d’attractions made in Disney, fait partie du concept de base". Un concept qui s’appuie sur un plan organisé par phases de sept à dix ans. Les trois premières (8,2 Md€, dont 7,5 Md€ de fonds privés) ont permis le développement de 1 100 hectares. La quatrième, débutée en 2014, pour un montant de 3,9 Md€, dont 3,6 Md€ de fonds privés, s’achèvera en 2024. Durant celle-ci, 7 000 nouveaux logements et résidences (25 % de logements sociaux, 15 % de logements intermédiaires) verront le jour – "nous nous amusons à mixer les formes urbaines, entre maisons de ville et immeubles de quatre à cinq étages, afin que le tissu ne soit pas trop monotone" -, mais également 100 000 m2 de bureaux, 130 000 m2 de surfaces commerciales supplémentaires et 30 000 m2 d’équipements privés. "Nous avons donc une influence économique et urbaine, ce qui valide notre stratégie", se félicite Francis Borezée.

40 000 m2 de bureaux lancés en blanc

Dans le détail, les têtes pensantes de Val d’Europe ont "pour objectif d’étendre le centre commercial actuel en développant un nouveau concept de 50 000 m2, qui ne canibalisera pas les activités actuelles", assure le vice-président du développement immobilier et touristique de Real Estate Development by Euro Disney. "Ce ne sera pas un centre climatisé et fermé". Si la logistique peine à se faire une place sur ce territoire – "ce n’est pas notre souhait" -, les bureaux, eux, sortent de terre, "même si nous faisons attention à ne pas mettre trop de produits sur le marché au même moment". Ainsi, trois projets ont été lancés en blanc en 2015 : Bellini (22 300 m2), Greenwich (11 300 m2) et Vega (5 300 m2). Francis Borezée encore : "initialement, nous accueillions des petites entreprises locales ayant besoin de surfaces de 300 à 400 m2. Aujourd’hui, les demandes tournent plutôt autour de 1 000 à 2 000 m2, ce qui en dit long sur notre attractivité. Notre territoire peut permettre aux entreprises de grandir. Il a, en quelque sorte, un rôle d’incubateur". Temps fort à venir pour Val d’Europe : l’ouverture de Village Nature, créé à parité par les groupes Euro Disney et Pierre & Vacances – Center Parcs, cet été.  Le site développe 259 ha, soit 120 aménagés et construits. Il accueillera 8 000 m2 de commerces, restaurants et autres activités, un grand parc aquatique de 9 000 m2 ou encore 916 cottages et appartements. "Il ne s’agit pas d’un parc d’attractions, confiait Jean Chabert, directeur du projet, le 20 octobre 2016. "C’est plutôt un lieu d’hébergement, axé sur les courts et moyens séjours" qui, pour ses inventeurs, arrive en complément de Disneyland, et anime par la même occasion Val d’Europe. "Nous nous devons d’imprimer une dynamique", résume Francis Borezée. "Mais nous pouvons prendre notre temps afin de faciliter la gestion urbaine". (BL)

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